Ce “point sécurité” était prévu de longue date, mais sa publication intervient à un moment difficile pour notre discipline, avec l’accident mortel survenu lors des championnats de France, de Timo Leonetti, jeune surdoué avec déjà un palmarès impressionnant à son actif. Décès qui a conduit la FFVL  à suspendre toutes les compétitions parapente et delta jusque début juillet et à lancer une enquête de sécurité approfondie devant conduire à la mise en place d’actions concrètes. Le communiqué de presse mis à jour régulièrement par la FFVL est à lire ici. 

De fait, cet événement tragique doit nous inciter à d’autant plus de prudence.

Ci-dessous le flyer de la FFVL avec conseil aux pratiquants et les bonnes pratiques en matière de secours vol libre.

Flyer Secours FFVL
Flyer Secours FFVL

L’essentiel y est,  néanmoins je pense utile de donner des précisions voire même des informations supplémentaires.

Fréquence FFVL

  • Premièrement c’est du bon sens, mais la fréquence de la FFVL 143,9875 Mhz est dédiée aux secours ou pour prévenir d’un danger qui pourrait intéresser les pilotes au sol ou en vol d’une certaine zone d’évolution.
  • Ex :
    • Vous êtes en vol et apercevez un parapente en difficulté et qui va percuter le sol ou rester accroché à une falaise, donner rapidement l’alerte à la radio et localiser le parapentiste en difficulté. Charge à ceux qui écoute l’info de la relayer vers les services de secours en appelant le 112 ( fonctionne sur tous les réseaux quel que soit votre opérateur, même si apparemment vous n’avez pas de réseaux de votre opérateur )
    • Un secours par voie aérienne est en cours, les personnels à bord des hélicos de secours préviennent de leur arrivée sur site et se nomme avec ces indicatifs :
      • « Dragon » pour la sécurité civile
      • « Choucas » pour la gendarmerie suivi du N° de département.
    • Ils s’annoncent sur la fréquence FFVL, nous devons donc rapidement dégager les lieux pour 2 raisons :
      • leur laisser tout l’espace nécessaire afin de réaliser le secours,
      • ne pas nous mettre en danger car les turbulences de sillages générées par un hélico sont extrêmement puissantes et ont une durée de « vie » même quelques minutes après le passage de l’hélico.
  • J’ai pu échanger avec des membres du PGHM , trop souvent encore des parapentistes restent en vol sur la zone d’intervention de l’hélico. Que nous ayons ou pas une radio, un hélicoptère de secours vient dans la zone, on quitte immédiatement cette zone et on n’y revient pas.
  • La fréquence FFVL n’est pas une fréquence pour se parler entre pilotes lors de vols sur site ou même en cross, cela se fait encore trop fréquemment. En revanche c’est bien de pouvoir être en écoute passive de cette fréquence, de nombreuses radios bi-bandes permettent aujourd’hui d’avoir une fréquence de travail en émission/réception ainsi qu’une autre fréquence juste en écoute. 
  • Pour échanger entre volants, la FFVL préconise la “fréquence mutualisée FFVL des volants” sur 154.150 MHz.
    • Cette fréquence des volants, mutualisée, exclusivement attribuée à la FFVL, est à utiliser pour :
      • les communications entre pratiquants vol libre;
      • l’organisation et la logistique au sol et en vol.
  • Toutes les informations de la FFVL sur cette page.

Parlons du kit secours personnel

  • Ça ne prend pas, voire très peu, de place,
  • Ça ne pèse pratiquement rien, même en rando vol cela mérite d’en avoir un,
  • Ça ne coûte pas très cher.
  • En revanche, pour en avoir discuter toujours avec des membres du PGHM, il y a une réelle différence entre ceux qui l’ont et les autres :
    • Premièrement en cas de branchage, il faut immédiatement sécuriser sa position, rester dans la sellette et fixer la sellette à une branche ou tronc de bonne taille proche. Trop de pilotes qui ne l’ont pas, redoutent que la voile ne se décroche, sortent alors de leur sellette et essaient de s’asseoir sur une branche ou de redescendre par le tronc, mais bien souvent c’est à ce moment la que le vrai accident entraînant au mieux des blessures intervient.
    • Deuxièment, grâce à la petite cordelette, issue du kit de secours (ou une ficelle à rôti ou fil dentaire sont suffisants, mais lestée), qui permet de faire monter la corde du secouriste. Le gain de temps de cette petite cordelette permet un retour au sol en sécurité en environ 20 minutes contre environ 1 heure. Cela est variable en fonction des conditions, mais de toute façon en 3 fois moins de temps que sans cette petite cordelette. En cas de blessures importantes types fractures, hémorragies etc, vous aurez bien compris que le temps est aussi un ennemi.
  • Bien entendu ce kit doit être immédiatement accessible. Le porter sur soi est probablement la meilleure option.

Geolocalisation

  • Autre petite bonne pratique fort utile, être capable de partager sa géolocalisation. Tous les smartphones en sont capable aujourd’hui via des applications ( comme whatsApp par exemple) mais il faut s’y entraîner avant et connaître sur le bout des doigts la manipulation, difficile à mettre en œuvre lorsque l’on ne la maîtrise pas, d’autant plus avec le stress à son maximum lors d’un accident et si blessures en plus il y a.
  • La FFVL n’est pas en reste et a lancé le projet “Soyez “RETROUVABLES” avec la solution “VLSafe”, déjà compatible avec plusieurs solutions de tracking dont vous trouverez la liste sur cette page.
  • Un autre appareil permet aussi un peu plus de tranquillité d’esprit et est un vrai atout en cas d’accident. Je parle de la balise de géolocalisation.
    • Plusieurs modèles existent, des applications smartphones aussi, mais ces dernières ont un petit défaut, la couverture de votre opérateurs alors que les balises dédiées sont tous réseaux. En cas d’accident, elles permettent de vous retrouver.
    • Un autre intérêt, c’est aussi ma tranquillité d’esprit en cross. On ne sait jamais pour combien de temps on est parti voler, certains proches peuvent être inquiets, si cela est le cas, il y a fort à parier que vous aussi serez perturbés par cette inquiétude que peuvent ressentir vos proches et du coup vous n’êtes plus à 100 % dans le vol. Avec une balise pas de souci, on peut savoir ou vous êtes à l’instant T. On peut même suivre les copains en vol quand hélas on ne peut pas voler aussi.
  • Notons également que certains modèles de smartphones permettent des appels SOS de secours par satellite.  

En conclusion, prenez le temps de penser à votre sécurité et à améliorer certains petits points, ne serait-ce que d’emporter un kit sécurité.

Sébastien Prevost